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Elle l’avait clamé : « Cette année, ce sera tout pour la route. » Son résultat, samedi 28 juin, donne raison à Marie Le Net, qui s’exprimait début janvier dans Le Télégramme. A 25 ans, la coureuse de la FDJ-Suez a remporté son premier titre de championne de France de cyclisme sur route, en s’imposant en solitaire aux Herbiers (Vendée), à l’issue d’une course maîtrisée par sa formation. Deuxième, en 2023, et souvent cantonnée à un rôle d’équipière, la Bretonne décroche le maillot tricolore après s’être échappée à 8 kilomètres de l’arrivée. Elle devance sa partenaire Léa Curinier et la coureuse de la Cofidis Julie Bego, de 39 secondes au sommet du mont des Alouettes.

« On sait que le championnat de France est une course ouverte, et que tout arriver, a savouré la nouvelle championne de France, submergée par l’émotion, au micro d’Eurosport. On avait la meilleure équipe sur le papier, mais après il faut le faire. Et (…) on l’a fait, j’ai l’impression qu’on a contrôlé la course de A à Z, et je ne remercierai jamais assez mes coéquipières, je leur suis redevable à vie. »

Dans la chaleur du circuit vendéen – les organisateurs de la course ont d’ailleurs annoncé, samedi, réduire la distance de la course masculine, dimanche, en raison de la canicule qui s’abat sur la France –, la formation FDJ-Suez a mené une course collective de haut vol. « On devait toujours être en surnombre et avoir un coup d’avance », a expliqué Marie Le Net, et les coureuses en bleu ont sauté dans la roue de la moindre échappée, imposant leur rythme à l’épreuve. « Elles étaient neuf, et elles nous suivaient à chaque fois, donc c’était difficile de faire la différence », a confirmé sur Eurosport Cédrine Kerbaol (EF Education-Oatly), qui n’a pas pu doubler la mise après son titre national en contre-la-montre, jeudi.

« Je fais partie des petits lutins »

A 100 kilomètres de l’arrivée, Marie Le Net a saisi l’échappée, pour ne plus quitter la tête de la course. « Pourquoi c’est moi qui suis partie ? Franchement je ne sais pas, la chance était avec moi », a-t-elle souri. Les filles en bleu se sont efforcées d’écrémer l’échappée, puis de fatiguer la dernière rescapée, la jeune Julie Bego (20 ans), qui n’a su répondre à la dernière attaque de la Bretonne. L’aboutissement d’une stratégie d’équipe élaborée par la FDJ-Suez, armada du circuit féminin à qui le maillot bleu, blanc, rouge échappait depuis trois ans.

« Il fallait y remédier. On courait très bien les autres années, mais on craquait sur la fin, là on a anticipé les choses, et on n’a pas attendu les derniers kilomètres », a mis en avant le manager de la FDJ-Suez, Stephen Delcourt, sur Eurosport, se félicitant de la « profondeur exceptionnelle » de son effectif : « Celles qui se sacrifient toute l’année pour Juliette [Labous], Demi [Vollering] et Evita [Muzic] sont aussi capables de gagner. »

Si Marie Le Net peinait à réaliser samedi, refusant de croire qu’elle endosserait le maillot tricolore une année durant, c’est que la Bretonne est d’ordinaire cantonnée à un rôle d’équipière. « Je fais partie des petits lutins autour des grandes leaders, disait-elle en janvier sur Actu.fr. Mon rôle est de veiller à ce qu’elles fassent le moins d’efforts possible lors d’une course, afin qu’elles brillent. » Son manager ne dit pas autre chose : « C’est une fille de l’ombre, qui bosse beaucoup. Elle a des qualités incroyables sur le plat et dans les relances, donc on la fait travailler des fois très tôt, a expliqué Stephen Delcourt. Elle participe aux grandes courses pour protéger les leaders. »

Pas assurée de disputer le Tour de France

Depuis 2023, la Française avait mis sa carrière sur route entre parenthèses pour se focaliser sur un objectif olympique, aux Jeux de Paris 2024 sur piste. Si elle n’a pas décroché de médaille en poursuite par équipes (5e) sur la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines), la Bretonne a retrouvé son équipe cette année. « Pour elle, c’est une saison charnière. Elle a eu la liberté de s’exprimer sur son projet olympique depuis un an et demi, elle nous est désormais redevable, mettait en avant Stephen Delcourt dans Le Télégramme en janvier. Est-ce qu’elle peut revenir à son top sur la route, sachant que l’écart est très important entre le niveau 2022 et celui de 2025 ? (…) C’est elle qui a les réponses. » Samedi, elle en a délivré quelques-unes.

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Vice-championne du monde junior en 2018, Marie Le Net n’est pas encore assurée de disputer le prochain Tour de France (du 26 juillet au 3 août), tant l’équipe FDJ-Suez est armée pour la Grande Boucle. Renforcée à l’intersaison par la Néerlandaise Demi Vollering, vainqueure de l’édition 2023, la formation française aborde le Tour avec de grandes ambitions. « Tout le monde me parle du Tour de France. On n’a pas encore la sélection, mais il part de Bretagne, et si jamais j’en fais partie, vous verrez vraiment les yeux d’une petite fille », a conclu la nouvelle championne de France, entre rires et larmes.

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