Les cartes ont été rebattues, sans que New Delhi ne prenne garde de conserver ses atouts maîtres en main. Un mois après un affrontement historique avec son voisin, le Pakistan, marginalisé depuis des années, revient par la grande porte sur la scène internationale. L’Inde qui se voyait en « gourou du monde » compte ses maigres appuis.
La venue du général Munir, le chef des armées pakistanaises, à la Maison Blanche, le 18 juin, et les éloges de Donald Trump à son égard ont provoqué un électrochoc en Inde. « Nous assistons à un renversement spectaculaire de tendance, avec un Pakistan courtisé à la fois par les Américains et les Chinois et une Inde isolée comme jamais », estime Balveer Arora, ancien recteur de l’université Jawaharlal-Nehru de New Delhi.
Ce n’est pas le seul affront. Islamabad vient d’obtenir coup sur coup deux postes au sein de deux organes des Nations unies : celui de président du Comité des sanctions visant les talibans et la vice-présidence du Comité de lutte contre le terrorisme.
Voilà des semaines que des émissaires indiens envoyés par Narendra Modi font le tour des chancelleries et des groupes de réflexion dans 32 pays pour tenter d’isoler son adversaire et de faire le service après-vente de son opération « Sindoor », en assurant que le Pakistan reste un terreau fertile pour le terrorisme.
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