Les services antidrogue marseillais décapités. La cheffe de l’antenne de l’Office antistupéfiants (Ofast) de Marseille a été mise en examen pour « complicité de faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique » – passible de la cour d’assises – et d’« atteinte à l’intimité de la vie privé », a confirmé au Monde son avocat Louis Cailliez, après les révélations du Parisien. Son adjoint devait être présenté, ce jeudi 26 juin, aux magistrats instructeurs. Une nouvelle étape dans le feuilleton judiciaire de l’opération « Trident », qui continue de secouer la police judiciaire locale. Au printemps 2023, cette « livraison surveillée » de plusieurs centaines de kilos de cocaïne en provenance de Colombie était censée provoquer la chute de Mohamed « Mimo » Djeha, baron de la cité de la Castellane, l’un des points chauds du trafic de drogue à Marseille.
Mais entre la disparition d’une partie de la drogue et de lourds soupçons de corruption, l’opération s’est soldée par un échec : deux informateurs et deux policiers ont été incarcérés, un autre placé sous contrôle judiciaire, et l’enquête menée par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) n’en finit pas de révéler l’ambiance délétère, les mésententes persistantes et une atmosphère de défiance qui, selon un fonctionnaire marseillais, « sont en train de fracasser » un service de pointe dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. « On voudrait faire un cadeau aux réseaux, se désole-t-il, qu’on ne s’y prendrait pas autrement. »
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