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La République islamique peut-elle survivre longtemps à l’échec a de son projet nucléaire ? Au lendemain des frappes menées en Iran par Israël et les Etats-Unis entre le 12 et le 24 juin, la théocratie de Téhéran compte ses plaies. Elle est plus affaiblie que jamais – à l’intérieur et à l’extérieur. Quelle qu’ait pu être sa finalité, ce programme était un élément-clé de la stature de la République islamique. Il faisait partie de son identité profonde.

Sans doute n’a-t-il pas été « éliminé », « éradiqué », « anéanti », comme le proclame Donald Trump. Mais il a été, au minimum, retardé, diminué, amputé. Plus encore pour les Iraniens, il a apporté la guerre sur le territoire national – pour la première fois depuis que l’Irakien Saddam Hussein a lancé son armée à l’assaut de la République islamique en 1980.

Téhéran jurait que son programme nucléaire n’avait pas de fin militaire. Mais personne n’enrichit 400 kg d’uranium à 60 % si ce n’est pour être un jour en mesure d’assembler la « bombe ». Et le fait même d’entretenir l’ambiguïté en cachant des sites, en refusant certaines inspections de l’ONU, était une façon de cultiver le doute à dessein, une manière d’affirmer, « bientôt, nous serons en mesure, si nous le décidons, de rejoindre le club nucléaire ».

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Cette posture était partie intégrante du profil de la théocratie iranienne. Elle n’était pas seulement une ambition scientifique. Elle était le symbole d’un positionnement politique. Le projet nucléaire, couplé à une rhétorique de combat et d’appels à la disparition d’Israël, symbolisait la résistance du régime à l’Occident. A la fois signe de puissance et vecteur d’influence, il était l’un des instruments du leadership que l’Iran des ayatollahs, reprenant un vieux tropisme perse, entendait exercer sur la région. Et même au-delà.

Le projet complétait une panoplie idéologique destinée à placer la République islamique à l’avant-garde de la lutte mondiale contre « l’hégémonisme occidental ». Parrainé par la Chine et la Russie, en l’espèce peu regardantes sur la prolifération nucléaire, l’Iran a rejoint en 2024 les économies émergentes rassemblées au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Egypte, Emirats arabes unis, Indonésie et Ethiopie).

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