Meilleures Actions
Histoires Web mercredi, juin 25
Bulletin

« En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées », nous a-t-on martelé pendant le premier choc pétrolier de 1973. Il est probable qu’au même moment, dans les monarchies du Golfe, les habitants s’entendaient répéter : on a du pétrole, ça pollue, mais on n’a pas d’impôts sur le revenu. Inutile, certes, de ponctionner les résidents quand la rente des hydrocarbures remplit les caisses de l’Etat. Mais les temps sont durs pour tous. Même Oman a dû se faire à l’idée de fiscaliser les plus riches, premier pays de l’or noir à franchir le pas.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Avec un baril sous la barre des 70 dollars, les enjeux de la chute des cours du pétrole

Dans un décret royal publié dimanche 22 juin, le sultan Haïtham Ben Tareq a ratifié l’instauration d’un impôt sur les revenus de 5 % à partir de 2028 sur les Omanais gagnant plus de 42 000 rials omanais (94 400 euros) par an. Des déductions s’appliqueront sur les dépenses liées au logement principal, à la santé ou aux dons : selon les calculs du sultanat, 99 % de la population échappera à ce nouveau prélèvement. Installer un robinet de l’impôt a été jugé nécessaire pour réduire l’hyperdépendance à la vanne du pétrole. Les énergies fossiles représentent 85 % des rentrées de l’Etat omanais, contre 60 % en moyenne pour la région.

Diversification de l’économie

La chute tendancielle des cours mondiaux du brut – sous les 68 dollars (58,65 euros) pour le brent de la mer du Nord, mardi 24 juin, sur fond de possible règlement du conflit entre Israël et l’Iran – fragilise les économies du Golfe. « Le “point mort” moyen des pays de la région (le prix du pétrole qui permet d’équilibrer les budgets) n’a cessé d’augmenter ces dernières années. En 2024, il a atteint 83,20 dollars, soit une hausse de 10 dollars par rapport à 2020 », souligne dans une étude Stéphane Alby, économiste de BNP Paribas. En conséquence, « d’une situation de quasi-équilibre en 2023-2024, le solde budgétaire agrégé des pays du Golfe va basculer dans le rouge, avec un déficit attendu à plus de 3 % du PIB [produit intérieur brut] en 2025-2026 ».

Il vous reste 26.5% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.