Chaque jour, les habitants du sud de la Syrie se réveillent sous un ciel menaçant. Depuis le début des attaques israéliennes en Iran, vendredi 13 juin, des pluies de missiles et de drones iraniens traversent en retour l’horizon en direction d’Israël. La plupart sont interceptés au-dessus du sol syrien par la défense anti-aérienne de l’Etat hébreu. Dans les provinces frontalières de Deraa et de Kuneitra, des débris incandescents tombent quotidiennement sur des zones résidentielles et provoquent çà et là des incendies dans les champs.
« Les gens ont peur. Ils sont pris entre deux feux. Il y a trois jours, un drone iranien s’est écrasé dans une maison dans la ville de Jassem. Vendredi matin, un missile israélien a explosé à côté d’une tente de Bédouins dans le village d’Al-Taybah, blessant une femme grièvement », rapporte Hamza Faheed, un activiste de Deraa. « Mais au moins, pour une fois, ce n’est pas notre guerre », souffle-t-il.
Malgré les violations de son espace aérien et face au risque de déflagration régionale accru par l’intervention des Etats-Unis qui ont bombardé dimanche trois sites nucléaires iraniens, Damas reste pourtant silencieux. Ni le ministère des affaires étrangères ni le président Ahmed Al-Charaa n’ont commenté la récente escalade qui plonge la région dans l’inconnu. Un mutisme qui dénote, alors que la plupart des capitales arabes se sont empressées de condamner l’agression israélienne contre l’Iran et d’appeler à la désescalade et au respect du droit international.
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