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Le président roumain, Nicusor Dan, a annoncé la nomination au poste de premier ministre du pro-européen Ilie Bolojan après plusieurs semaines de négociations, vendredi 20 juin. Sauf nouveau rebondissement, cette annonce devrait clore une période politique mouvementée.

Actuellement à la tête du Sénat, le chef des libéraux de 56 ans va devoir redresser des finances calamiteuses et réconcilier un pays extrêmement divisé. « Ilie Bolojan est la personne la mieux placée pour procéder aux réformes nécessaires de l’appareil étatique roumain », a déclaré M. Dan lors d’une allocution solennelle à Bucarest.

A ses côtés, le futur chef de l’exécutif s’est dit « conscient de sa grande responsabilité face à la situation budgétaire difficile » de la Roumanie, membre de l’Union européenne (UE) affichant le plus lourd déficit du bloc européen (9,3 % fin 2024). Sa nomination doit désormais être entérinée par le Parlement, où il espère bénéficier du soutien des quatre partis pro-européens.

L’extrême droite, qui a remporté un tiers des sièges au scrutin de décembre, a qualifié les négociations de « honte » et d’« insulte », par la voix du chef du parti nationaliste Alliance pour l’unité des Roumains, George Simion, écarté des discussions.

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Candidat à la présidentielle de mai, il a perdu le second tour face à Nicusor Dan, alors maire de Bucarest, malgré un score de plus de 40 % au premier tour, sur fond de mécontentement d’une population appauvrie par l’inflation et aspirant au « dégagisme » des élites aux manettes depuis des décennies.

Cette ascension des forces eurosceptiques et opposées à l’aide militaire à Kiev avait inquiété à Bruxelles, le pays de 19 millions d’habitants se situant aux avant-postes de l’OTAN depuis l’invasion par la Russie de l’Ukraine voisine.

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Présidence intérimaire

En pleine campagne, le premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu avait pris tout le monde de court en démissionnant. Un consensus a finalement été trouvé pour désigner Ilie Bolojan, qui a temporairement occupé la présidence intérimaire en pleine période de tumulte, et un gouvernement devrait être formé la semaine prochaine.

La Roumanie a plongé dans la crise politique à la suite de l’annulation de la présidentielle du 24 novembre, dominée par un candidat d’extrême droite quasi inconnu, Calin Georgescu. Les autorités avaient justifié cette décision rarissime dans l’UE par les soupçons d’ingérence russe pesant sur sa campagne massive sur TikTok. Mais des dizaines de milliers de Roumains étaient descendus dans la rue pour dénoncer un « coup d’Etat ».

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Ancien maire d’Oradea (Nord-Ouest), Ilie Bolojan est salué pour avoir restauré – grâce aux fonds européens – le centre historique de sa ville et modernisé les infrastructures énergétiques et de transports.

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Ce diplômé en mathématiques et mécanique s’est longtemps tenu éloigné de la scène politique nationale avant d’être appelé à la rescousse ces derniers mois. Il avait pris fin 2024 la tête du parti libéral et la présidence du Sénat, où il a licencié 150 employés au nom de la « lutte contre le gaspillage de l’argent public ».

« Il est possible de faire des coupes similaires dans de nombreuses institutions » roumaines, estime-t-il, promettant de « remettre la Roumanie sur le droit chemin » et de restaurer la confiance dans une classe politique jugée « incompétente » et corrompue.

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Le Monde avec AFP

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