Au moins 60 migrants, dont des femmes et des enfants, sont présumés morts après deux naufrages distincts en Libye – d’où les départs vers l’Italie s’accélèrent – selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Parmi les disparus figurent six Erythréens, cinq Pakistanais, quatre Egyptiens et deux Soudanais.
La première tragédie a eu lieu le 12 juin près du port d’Alshab, dans l’ouest de la Libye et « la deuxième » s’est produite le 13 juin près de Tobrouk, dans l’Est. Selon l’OIM, 21 personnes ont été portées disparues lors du premier naufrage et, « selon l’unique survivant, sauvé par des pêcheurs, 39 personnes ont disparu en mer » pour le second. Trois corps ont été retrouvés sur la rive les jours suivants.
« L’OIM demande de nouveau à la communauté internationale d’intensifier les opérations de recherche et sauvetage et de garantir un débarquement sûr des rescapés », a déclaré Othman Belbeisi, son directeur régional.
Hausse de 15 % en un an
Selon l’OIM, depuis le début de l’année, au moins 743 personnes ont péri en tentant de traverser la Méditerranée, dont 538 en Méditerrannée centrale qui « reste la route migratoire la plus meurtrière au monde » à cause de « pratiques de trafic de plus en plus dangereuses, de capacités de sauvetage limitées et de restrictions croissantes sur les opérations humanitaires ».
En 2025, les départs vers l’Italie sont redevenus plus fréquents à partir de la Libye que depuis la Tunisie voisine, qui a obtenu en 2023 pour 255 millions d’euros d’aides européennes en échange d’une lutte renforcée contre l’immigration clandestine.
Au 15 juin, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’Organisation des Nations unies (ONU), les débarquements sur les côtes italiennes étaient en hausse de 15 % sur un an, avec 26 781 migrants, dont 24 560 provenaient de Libye et 1 505 de Tunisie.
« Dizaines de corps »
En Tunisie, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, une organisation non gouvernementale, a récemment déploré l’absence – depuis juin 2024 – de bilans officiels des naufrages de migrants, dénonçant une volonté de « ne pas divulguer ces informations » alors qu’au début de juin « des dizaines de corps, probablement de migrants, ont été retrouvés sur des plages de Sfax et de Mahdia ».
Le porte-parole de la garde nationale, Houssem Eddine Jebabli, a confirmé « la découverte de 32 corps non identifiés entre le 1ᵉʳ et le 11 juin » sur ces plages, sans autres détails.