Un an jour pour jour après sa décision qui a surpris jusqu’à son propre camp et a bouleversé la vie politique française, Emmanuel Macron a affirmé, lundi 9 juin, que « [s]on souhait c’est qu’il n’y ait pas d’autre dissolution » de l’Assemblée nationale d’ici la fin de son second mandat, en 2027, sans toutefois l’exclure complètement.
« Mais mon habitude n’est pas de me priver d’un pouvoir constitutionnel, parce que si des formations politiques décidaient d’avoir une approche totalement irresponsable et bloquer le pays, peut-être me retrouverais-je dans une situation où je dois utiliser la Constitution », a-t-il ajouté, interrogé sur le sujet lors d’une conférence de presse depuis Nice, en marge de la Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC). « Mon souhait, c’est que ce Parlement qui correspond d’ailleurs à l’état du pays et de ses sensibilités trouve le chemin d’une action utile pour le pays aux côtés du gouvernement », a encore dit le président.
S’il a « assumé » sa décision surprise annoncée le soir des élections européennes, le chef de l’Etat a, à nouveau, reconnu qu’elle n’avait pas été « comprise » par les Français. M. Macron a toutefois balayé les « reproches » d’« immobilisme ». « Ce serait un peu facile de reprocher au président de la République le vote des Français et l’immobilisme des formations politiques, dont certaines ont expliqué que le président avait trop de pouvoir », a-t-il lancé. Avant d’ajouter : « Dans toutes les démocraties autour de nous, les formations politiques qui n’ont pas de majorité apprennent à travailler ensemble pour bâtir de l’action. C’est ça, ce qu’on doit faire ».
« Et moi, je vous rassure, je continue d’agir dans mes prérogatives et là où je suis, et vous le voyez aujourd’hui, je ne lâche aucun combat et je n’en lâcherai aucun », a insisté Emmanuel Macron, en référence à son action au niveau international, notamment pour la protection de l’océan, lors de ce sommet international.
Manifestant une fois de plus, comme à plusieurs reprises ces derniers jours, un certain agacement face aux décisions prises par le gouvernement Bayrou et le Parlement, le président a par ailleurs estimé que « la solution pour le pays » n’était « en tout cas pas de détricoter les choses, ni de détricoter l’écologie, ni de détricoter l’économie ». Il en a profité pour vanter son bilan à la tête du pays depuis huit ans.