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A Koursk, les artistes du cirque municipal mettent en scène la normalisation. Et la « victoire », après neuf mois de combat pour reprendre cette région russe partiellement occupée par les forces ukrainiennes.
Dès le lendemain de l’attaque surprise, le 6 août 2024, l’imposant bâtiment circulaire s’était transformé en centre d’aide pour les familles fuyant les villages frontaliers. La piste fermée, la troupe et les animaux évacués, les bénévoles s’activaient nuit et jour pour distribuer, par chariots entiers, sacs de riz, bouteilles d’eau, brosses à dents et livres pour enfants. A l’entrée, près de 2 000 réfugiés venaient quotidiennement recevoir de quoi survivre « dans un provisoire qui s’annonce bien long », s’inquiétait alors Aliona Agarkova, l’une des responsables de ce centre d’aide.
Depuis avril, l’armée russe a chassé les troupes ukrainiennes, libéré les 1 400 kilomètres carrés occupés. Au milieu des banderoles et ballons colorés du cirque, Aliona Agarkova, 34 ans, accueille la foule de spectateurs venus en famille applaudir le retour des artistes et des animaux. « Avec les enfants, nous écrivons aux soldats. Mais la vie reprend. Il y aura bientôt un accord de paix », espère celle qui a été promue manageuse du cirque.
La normalisation reste relative. Pour accueillir de nouveau le public, il a fallu prendre des mesures de sécurité : verre blindé aux fenêtres, plan d’évacuation et réserves d’eau. Jusqu’à 20 fois par jour, dans le ciel de Koursk, les sirènes hurlent, alertant de l’arrivée de drones ou de missiles. Mais personne ne se réfugie dans les abris. Le 15 avril, l’explosion sur un immeuble résidentiel a pourtant tué une habitante. La première victime dans la ville.
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