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Histoires Web dimanche, juin 8
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Il parle avec la vitesse et l’agilité de ses drones lâchant des moustiques mâles stériles. Avec, aussi, la fougue d’un chercheur qui rit de lui-même avouant sans fausse modestie avoir « une idée de brevet par mois ». Vétérinaire, entomologiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de La Réunion, Jérémy Bouyer n’a aucune peine à partager son enthousiasme, même en décrivant dans les moindres détails les enjeux scientifiques de « la phase préopérationnelle » de son projet OpTIS. TIS pour « technique de l’insecte stérile ». Reconnu par ses pairs comme un spécialiste mondial de ce moyen de lutte contre la mouche tsé-tsé en Afrique et les moustiques, ce natif de Lens (Pas-de-Calais), âgé de 47 ans, a mis au point une version qualifiée de « boostée » ou « renforcée » visant à prévenir les épidémies de chikungunya et de dengue. Convaincu qu’elle constitue « une stratégie de rupture ».

De quoi susciter un espoir à La Réunion, frappée par une épidémie de chikungunya, maladie transmise par les moustiques du genre Aedes, qui connaît toutefois, depuis la semaine du 21 avril, une nette phase de décroissance. Selon l’agence régionale de santé de La Réunion, 195 800 personnes (21,7 % des Réunionnais) ont consulté un médecin, depuis le début de l’année, pour des symptômes compatibles avec le virus, qui cause de fortes fièvres et de vives douleurs articulaires. Au moins 20 décès lui sont attribués. Lors de la grande épidémie de 2005-2006, 34 % de la population avait été touchée, avec 267 décès estimés.

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