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Histoires Web samedi, juin 7
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Il nous attend, assis, sur une vague d’acier rouge posée au milieu des spectateurs. Il est nu jusqu’aux genoux, en partie couvert par une masse de longues tresses grises qui couvre son dos. Chaussées de sneakers, ses jambes arborent des genouillères noires bien utiles pour crapahuter, sauter à répétition sur ses rotules dans un élan jouissif d’éreintement.

Cet homme, déterminé dans sa mise en scène belle et crue d’un corps emporté dans une spirale de sensations contradictoires, est Harald Beharie. Norvégien par sa mère, jamaïcain du côté de son père, cet artiste de 32 ans a créé le solo Batty Bwoy (littéralement « garçon de cul » dans l’argot jamaïcain et désignant une personne queer), en 2022, à Oslo. Depuis, cette première pièce, déstabilisante et curieusement hypnotique, est en tournée dans le monde entier. Présentée du 28 au 31 mai, au festival TransAmériques, à Montréal (Canada), où elle a fait un tabac, elle débarque pour une seule date, le 7 juin, dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, à La Commune, à Aubervilliers.

Saisi au vol, mardi 3 juin, par téléphone, dans une forêt d’Helsinki, alors qu’il répète son spectacle Undersang (Prix de la critique norvégienne en 2024), à l’affiche, jeudi 5 juin, Beharie a la voix claire et le ton joyeux. Comme un grand bol d’air qui nous recoiffe direct, il évoque sa relation instinctive et profonde au paysage qui nourrit Undersang, « ce rituel queer qui cherche à célébrer le corps et la nature en cherchant un terrain pour la guérison ».

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