A ses débuts, les raquettes étaient en bois, leur cordage en boyaux de vache, les retransmissions sportives aussi rares que rudimentaires, et les joueurs de tennis gagnaient des clopinettes. Avec son bandeau en tissu, sa moue boudeuse et sa blondeur nordique, Catherine Tanvier était une icône de la France des années 1980. Vingtième mondiale en 1984 et médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Los Angeles la même année, « Cathy » a été pendant une décennie la meilleure joueuse de tennis tricolore.
L’ancienne championne a donné rendez-vous au Monde dans un restaurant chic situé dans la citadelle de Blaye, une forteresse dessinée par Vauban au XVIIe siècle qui domine l’estuaire de la Gironde. « Le plus bel endroit de la région », assure-t-elle, souriante. Pile à l’heure, elle est venue en voiture, car elle habite « au milieu de nulle part », à une vingtaine de kilomètres de là, entre Bordeaux et Royan, dans un village dont elle préfère taire le nom « pour avoir la paix ».
Elle commande un thé noir fumé. « En d’autres temps, j’aurais choisi une coupe de champagne, précise-t-elle, mais je ne supporte plus l’alcool. » Elle traîne depuis 2000 un ulcère qui l’oblige à surveiller son alimentation. « J’ai souvent joué blessée au cours de ma carrière, et les anti-inflammatoires m’ont abîmé l’estomac », poursuit-elle.
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