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Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a divisé par deux son estimation du déficit du système des retraites pour 2030, à 0,2 % du PIB, mais a relevé celle pour 2070, à 1,4 % du PIB, selon son rapport annuel, consulté vendredi 6 juin par l’Agence France-Presse (AFP).

En 2024, le COR, rattaché à Matignon mais travaillant de façon indépendante, prévoyait un déficit de 0,4 % du PIB en 2030, qu’il évaluait ensuite à 0,8 % du PIB en 2070. En 2024, le solde du système de retraite (régimes de base et régimes complémentaires) présentait un déficit de 1,7 milliard d’euros (0,1 % du PIB). Un déficit de 0,2 % de PIB en 2030 représenterait 6,6 milliards d’euros courants.

Même si « les dépenses augmentent peu (13,9 % du PIB en 2024, 14,2 % en 2070), les ressources diminuent plus encore (13,9 % du PIB en 2024, 12,8 % en 2070) », établit le COR dans ce document, qui doit être officiellement publié la semaine prochaine.

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Quatre leviers mobilisables

En 2024, les dépenses de retraite représentaient 407 milliards d’euros. Parmi les pays suivis par le COR, « la France est le deuxième pays (après l’Italie) où la part des dépenses de retraite publiques dans le PIB est la plus élevée ».

Au moment où les partenaires sociaux discutent des moyens pour rééquilibrer le système à l’horizon 2030, le COR souligne que « les leviers mobilisables (…) ne sont pas équivalents du point de vue leurs effets macroéconomiques ».

Le COR en distingue quatre : « modération de la progression des pensions nettes de prélèvements, hausse des contributions retraites des salariés, hausse des contributions retraites des employeurs et recul de l’âge de départ à la retraite qui permet un accroissement des taux d’emploi ».

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Pour le COR, les trois premières pistes sont « récessives ». Les deux premières « réduisent le revenu net et donc la demande des ménages, ce qui affaiblit le PIB ». La troisième option « augmente le coût du travail, ce qui réduit l’investissement et l’emploi et donc aussi le PIB ». L’effet récessif de ces trois voies correspond à « une réduction des recettes fiscales et sociales des administrations publiques » et renforce « les difficultés à financer les dépenses publiques autres que les retraites, à l’instar de l’école, [de] la santé, [de] la sécurité, etc. », selon le COR.

A l’inverse, à ses yeux, un recul de l’âge de la retraite correspond « à un enrichissement du pays (hausse du PIB par habitant) ». Une proposition qui risque de hérisser les syndicats, qui réclament un abaissement de l’âge actuel de départ, que la très contestée réforme de 2023 va progressivement faire passer à 64 ans.

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Le Monde avec AFP

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