Le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, qui a échoué vendredi 6 juin à prendre la tête du Parti socialiste (PS), a exhorté le vainqueur, Olivier Faure, à répondre aux attentes de « changement », d’« affirmation » et de « clarté » dans les alliances avec La France insoumise (LFI), lors d’une conférence de presse.
« Rien ne sera comme avant », a déclaré le candidat malheureux, qui a obtenu 49,1 % des voix, contre 50,9 % pour le premier secrétaire sortant, Olivier Faure. « Il y a eu une remontada. Nous avons déjoué les pronostics », s’est félicité le perdant. Il a affirmé que les électeurs avaient réclamé, en votant pour lui, « la clarté sur les alliances et la clarté sur ce que doit porter le parti », et « l’affirmation du PS ».
« Le score est beaucoup plus serré que prévu, c’est un score qui oblige la direction sortante à répondre à cette attente de changement », a-t-il affirmé, jugeant « essentiel que dans les jours qui viennent la direction sortante donne des gages ».
Accords électoraux « au cas par cas »
« Nous sommes ouverts au rassemblement », a précisé le député Philippe Brun, soutien du maire de Rouen, mais « nous n’irons pas dans une direction s’il n’y a pas de discussions sur le fond, ni de motion de synthèse », a-t-il insisté.
Vendredi matin, la première secrétaire déléguée, Johanna Rolland, proche d’Olivier Faure, a fait savoir sur Public Sénat que le PS pourrait à nouveau discuter d’accords électoraux « au cas par cas » avec LFI pour contrer le Rassemblement national (RN).
« Nous, nous avons toujours été très clairs. A l’évidence Johanna Rolland n’est pas aussi claire que nous », a rétorqué M. Mayer-Rossignol. « Nous demandons une clarté absolue sur le refus de ce type d’alliance », a-t-il exigé.
Nicolas Mayer-Rossignol fait, lui, « la distinction avec le Front républicain. Ce n’est pas une alliance. Dans le cas d’une élection entre un candidat RN et un candidat de la République, quel qu’il soit, on appelle ça voter pour le candidat de la République », a-t-il précisé.
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Quant à savoir si Olivier Faure, réélu pour la quatrième fois à la tête du parti, pouvait prétendre être le candidat socialiste à la présidentielle, il a répondu que « sa légitimité pour une éventuelle candidature [n’était] pas renforcée par le résultat » du vote des militants.
Enfin, sur l’idée d’une grande plateforme programmatique de Raphaël Glucksmann à François Ruffin, que défend Olivier Faure pour la présidentielle, M. Brun a déclaré : « Nous sommes tous pour l’union de la gauche, mais ça ne fait pas un projet socialiste. On doit avoir notre propre programme, ça ne doit pas être l’actualisation du Nouveau Front populaire ».