Gabriel Attal appartient à la même majorité que Bruno Retailleau, mais marque une distance de sécurité sur certains sujets avec le ministre de l’intérieur. Dans un entretien au Parisien le 24 mai, le secrétaire général de Renaissance chargeait le parti Les Républicains (LR) et son tout nouveau président. « C’est un parti conservateur, estime-t-il. Nous voulons faire progresser les droits, là où avec Bruno Retailleau, LR a choisi la ligne qui s’oppose à la constitutionnalisation de l’IVG [interruption volontaire de grossesse], vote contre l’interdiction des thérapies de conversion pour les homosexuels et rejette toute évolution sur la fin de vie. »
Son élection le 18 mai marquerait-elle un virage conservateur pour la droite française ? Cela ne fait aucun doute pour Dominique de Villepin. L’ancien premier ministre de Jacques Chirac dénonçait « une droite réactionnaire et ultraconservatrice », le 20 mai, sur le plateau de Franceinfo.
Pour les gaullistes historiques, le Vendéen reste une pièce rapportée, un villiériste défroqué, un catholique anti-moderne, qui se donnerait des airs de républicain en affichant dans son bureau le portrait du très anticlérical, Georges Clemenceau. « En politique, vous n’avez pas le droit aujourd’hui d’être catholique traditionaliste, souverainiste et climatosceptique, souffle l’ancien député LR, Julien Aubert. Vous avez le droit d’avoir un des trois, mais pas toute la collection. » Bruno Retailleau a mis de côté le souverainisme, plaide pour une écologie du « bon sens » et assure, dans Marianne, jeudi 29 mai, « ne pas être un chrétien identitaire ».
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