Pour les libéraux polonais, c’est le scénario noir. La courte victoire du candidat nationaliste, Karol Nawrocki, contre le libéral Rafal Trzaskowski (respectivement 50,89 % et 49,11 % des voix), dimanche 1er juin, laisse présager une cohabitation explosive entre le gouvernement de Donald Tusk et le nouveau locataire du palais présidentiel, qui prendra ses fonctions le 6 août. Pour la coalition centriste, qui avait réussi, contre toute attente, à vaincre le parti populiste Droit et justice (PiS) en 2023, l’espoir de mettre en œuvre un programme de réformes progressistes et de restaurer l’Etat de droit vole en éclat. Le mythe de la « contre-révolution libérale », dont cette présidentielle devait être le second acte, après les législatives d’octobre 2023, a vécu.
Après l’annonce des résultats définitifs, une moitié de la Pologne, sous le choc, se demande pourquoi l’autre moitié a préféré élire un historien sans expérience politique, amateur de bagarres entre supporteurs de football, au passé teinté d’affaires sombres et de contacts avec la pègre, plutôt que le maire de Varsovie, expérimenté sur la scène internationale et parlant couramment cinq langues. Chacun y va de sa théorie, et plusieurs raisons expliquent cette défaite.
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