« La Guerre d’après. La Russie face à l’Occident » (Wenn Russland gewinnt. Ein Szenario), de Carlo Masala, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni, Grasset, 176 p., 17 €, numérique 12 €.
Narva est une petite ville estonienne située à l’extrême nord-est de l’Europe, à la frontière avec la Russie. De part et d’autre de la rivière éponyme, deux édifices massifs se font face : d’un côté, le fort d’Hermann (XIIIe siècle), longtemps la possession des Chevaliers teutoniques ; de l’autre, la forteresse d’Ivangorod, construite par Ivan III (1440-1505), le « rassembleur des terres russes ».
Depuis que la Finlande est entrée dans l’OTAN, en 2023, Narva a perdu sa position symbolique de dernier avant-poste de la défense de l’Alliance atlantique. Elle reste toutefois au cœur de beaucoup de scénarios d’affrontement entre Moscou et l’Occident. Il faut dire qu’un tiers de la population de la ville possède un passeport russe, et que nombre d’auteurs y voient – sans doute de manière exagérée – une « cinquième colonne » potentielle.
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