L’opération « Toile d’araignée », menée dimanche 1er juin à l’aide de drones dissimulés dans des conteneurs acheminés par camions loin derrière la ligne de front, a démontré la capacité des services de renseignement ukrainiens (SBU) à planifier à long terme et à surprendre. Elle a aussi permis à Kiev de dissiper une fois de plus l’idée d’une défaite inexorable, estime Thibault Fouillet, directeur scientifique de l’Institut d’études de stratégie et de défense de l’université Lyon-III, dans une interview au Monde.
L’opération inédite a été menée alors que les forces ukrainiennes semblent acculées. Que dit-elle de ce conflit ?
Elle montre que l’Ukraine peut encore surprendre. Il y a un contraste très saisissant entre la capacité à obtenir, via les données en sources ouvertes, des renseignements en temps réel qui permettent de voir à peu près tous les mouvements sur un front relativement figé et la clandestinité dans laquelle l’opération a pu être maintenue pendant plus d’un an.
Il ne s’agit pas d’une opération militaire, mais d’une initiative des services de renseignement pilotée directement par la présidence ukrainienne. La logique n’est pas la même. Ce qui a compté ici, ce n’est pas la masse ni le potentiel militaire, mais la capacité d’infiltration. L’opération est certes surprenante, mais les moyens mis en œuvre et les conséquences pour l’adversaire restent limités.
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