La colère couvait depuis plusieurs mois dans les rangs des chefs d’établissement. Elle a finalement éclaté le 22 mai par la voie d’un courrier du premier syndicat des personnels de direction des collèges et lycées, le SNPDEN-UNSA. Dans ce message adressé à ses adhérents, soit plus de la moitié de la profession, le syndicat réprouve la « pression » exercée depuis plusieurs mois par le ministère de l’éducation nationale et ses services pour que leur soient remontées des données concernant les remplacements de courte durée des enseignants.
« Le ministère déploie des moyens considérables et un volontarisme entêté pour obtenir des indicateurs sur le remplacement de courte durée [RCD] », déplorent les chefs d’établissement. « Il n’hésite pas à se montrer très pressant, parfois menaçant, et compare (…) les académies entre elles avec des chiffres dénués de toute rigueur factuelle », fustige le SNPDEN-UNSA, qui a demandé aux personnels de direction d’interrompre la communication des données au ministère.
L’amélioration du « RCD », ainsi que sont communément désignés les remplacements de moins de quinze jours, a été érigée en « priorité absolue » par Emmanuel Macron lui-même depuis sa réélection en 2022. Ces remplacements de courte durée doivent être organisés en interne par les chefs d’établissement, quand ceux de plus de quinze jours sont gérés par les rectorats. Le « pacte enseignant », une rémunération additionnelle pour les enseignants acceptant de remplacer au pied levé leurs collègues absents a même été largement conçu à cet effet.
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