Un chantier sur le terrain et un bazar à l’Assemblée nationale. Lundi 2 juin, après un énième jeu de dupes entre la gauche et le bloc central, les députés de l’Assemblée nationale n’ont même pas débattu sur le fond d’une proposition de loi dite de validation de l’A69, un projet autoroutier contesté de 53 kilomètres de long entre Castres et Toulouse. En début de soirée, après de longues minutes de confusion, les députés partisans de cette infrastructure et de ce texte ont voté une motion de rejet préalable d’abord soutenue par… les opposants de gauche. « Ils ont voté sur mes mots », soupirait Anne Stambach-Terrenoir, députée (La France insoumise, LFI) de Haute-Garonne qui venait de défendre cette procédure dans l’Hémicycle.
Cette situation ubuesque s’explique par les grandes tensions politiques et judiciaires entourant ce chantier. Contestant le jugement du tribunal administratif de Toulouse du 27 février qui avait annulé l’autorisation environnementale de l’autoroute, des sénateurs centristes avaient déposé cette proposition de loi censée valider la raison impérative d’intérêt public majeur de l’A69. Largement adoptée au Sénat le 15 mai, elle a atterri dans une Assemblée nationale morcelée et explosive, cinq jours après que la Cour d’appel du tribunal administratif de Toulouse a autorisé la reprise des travaux en attendant l’appel sur le fond du dossier à la fin de l’année ou au début d’année prochaine.
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