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Histoires Web jeudi, juin 5
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Depuis vingt jours, Ahmed Rashad a épuisé ses derniers stocks de conserves. L’ancien employé du secteur privé peine à acheter de quoi calmer un peu la faim qui tiraille ses cinq enfants et sa famille. Leur maison à Rafah a été détruite, elle est aujourd’hui dans une parcelle interdite d’accès par l’armée israélienne. Ils survivent à quinze sous une tente, dans la zone dite « humanitaire » d’Al-Mawassi, un bout de sable dépourvu de tout dans le sud-ouest de la bande de Gaza. Dans la nuit de samedi à dimanche, Ahmed Rashad a suivi quelques voisins, en direction de Tell Al-Sultan, à Rafah, vers un point de distribution de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), une ONG qu’Israël et les Etats-Unis veulent imposer comme unique acteur humanitaire dans l’enclave. Il n’y avait pas d’annonce officielle, mais tous espéraient une distribution.

Le père de famille palestinien de 40 ans, joint par téléphone depuis la bande de Gaza dont Israël interdit l’accès aux journalistes étrangers depuis plus d’un an et demi, assure que les tirs ont commencé vers 3 h 30. Ceux qui sont passés par la plage se sont retrouvés sous le feu des « croiseurs israéliens en mer » ; il a vu « sept ou huit martyrs qui gisaient à terre ». A 4 h 30, assure-t-il, des drones quadricoptères israéliens se sont mis à tirer sur la foule. « Une femme avec sa fille s’est effondrée devant moi. J’ai pensé qu’elle était épuisée car les distances qu’on parcourt à pied sont énormes. En fait, elle avait reçu une balle dans le genou », raconte-t-il.

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