Au soir du second tour de l’élection présidentielle roumaine, le 18 mai, les partisans du centriste Nicusor Dan, élu face au nationaliste George Simion, ont éprouvé un immense soulagement. Cette victoire contre l’extrême droite a été célébrée aussi bien en Roumanie que dans le reste de l’Europe, après les six mois de tensions et d’incertitudes ayant suivi l’annulation du scrutin présidentiel, en décembre 2024.
Les autorités avaient constaté des irrégularités lors du premier tour, sur fond de soupçons d’ingérences russes. Mais le répit n’a été que de courte durée. Comme l’a déclaré le nouveau président le soir de sa victoire : « Une nouvelle étape commence. Dès demain, au travail ! »
Mathématicien de formation, Nicusor Dan, 55 ans, en est conscient : sa tâche sera ardue, compte tenu de la polarisation de la société roumaine et du climat de défiance envers les institutions qui règne dans le pays. Lors de sa cérémonie d’investiture, lundi 26 mai, à la Chambre des députés, il a prononcé un discours d’unité et évoqué un besoin de « changement fondamental ».
La victoire de Nicusor Dan rappelle l’enthousiasme qui a suivi celle, en 2014, du libéral Klaus Iohannis, alors vu comme un réformateur en rupture avec le clientélisme et la corruption du Parti social-démocrate (PSD), principale force politique du pays depuis la chute du communisme, en 1989. Mais l’espoir a vite été douché. Très en retrait, notamment après sa réélection en 2019, Klaus Iohannis a beaucoup déçu, jusqu’à sa démission, en février, prenant acte des critiques concernant son maintien à son poste après l’annulation de l’élection présidentielle de 2024.
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