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UN CERTAIN REGARD

Comment habiter son existence ? Comment trouver l’équilibre entre tous les rôles que l’on a à jouer, tous les espaces dans lesquels on se déploie, sans soudain perdre le contrôle ? Love Me Tender, le splendide deuxième long-métrage d’Anna Cazenave Cambet, après le prometteur De l’or pour les chiens, déjà présenté à Cannes, à la Semaine de la critique en 2021, dresse le portrait d’une femme au cours de deux années où toute sa vie vacille.

Quand le film commence, Clémence (Vicky Krieps) a renoncé à son activité d’avocate pour écrire, s’est séparée de Laurent (Antoine Reinartz), le père de son fils, a déménagé et a commencé à fréquenter des filles. D’importants bouleversements qu’elle gère en disciplinant son quotidien. Nager, pédaler, écrire. Vivre de peu. Et lâcher prise dans des clubs ou auprès de coups d’un soir.

Un rouage cède quand, après qu’elle a annoncé sa nouvelle orientation sexuelle à son ex-mari, celui-ci se retourne contre elle et obtient la garde exclusive de leur fils, au motif, notamment, de la présence chez elle de photos et de livres jugés licencieux. Une longue bataille judiciaire commence alors que le film documente étape après étape, nourri d’une profonde colère sur les délais inhumains des procédures, les errements de la protection de l’enfance, l’inefficacité à contraindre les parents à se soumettre aux obligations légales. Autant de préjugés pétris d’une tacite misogynie, qui entravent l’émancipation des femmes.

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