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QUINZAINE DES CINÉASTES

C’est l’instant inflammable du Festival de Cannes. Au moment où les mots ne suffisent plus pour décrire le désastre, l’Israélien Nadav Lapid choisit de monter le son et de faire taire le héros de Yes (Oui, titre français), sélectionné à la Quinzaine des cinéastes. Y. (Ariel Bronz), un musicien qui vit à Tel-Aviv, va donc économiser sa salive, sauf lorsqu’il se met à léchouiller, contre un paquet d’argent, le corps de milliardaires vautrés dans les fêtes.

Lire le portrait : Article réservé à nos abonnés « Yes », le nouvel adieu de Nadav Lapid à Israël

Yes, cinquième long-métrage du réalisateur de Synonymes (2019), Ours d’or à Berlin, est un grand film malade, scrutant l’épuisement général d’un monde plongé dans l’effroi (et dans le grand n’importe quoi). Cette tragédie musicale, selon les termes de Lapid, né en 1975 et exilé à Paris, regarde l’humanité se déliter, à travers deux personnages qui se consument et se débattent : Y. et sa compagne, Jasmine (Efrat Dor), danseuse.

Le couple iconique, hyperlooké, fréquente les super-riches, se prostitue, fait le show jusqu’au bout de la nuit, à ses risques et périls. Quand Y., ivre de substances, s’écroule au fond de la piscine, il n’y a que Jasmine pour venir le récupérer. A force de côtoyer les hautes sphères, Y. est confronté à l’inimaginable : au lendemain des attaques terroristes du Hamas du 7 octobre 2023, il accepte de composer un hymne à la gloire d’Israël. Le scénario scrute la dégringolade morale du personnage – lequel avait pourtant déjà descendu pas mal de marches – et les effets collatéraux sur sa relation fusionnelle avec Jasmine.

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