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Une « sanction disproportionnée » face à des « manquements non établis » : le rapporteur public a recommandé mercredi 21 mai, au tribunal administratif de Pau, l’annulation d’une sanction disciplinaire prise pour « atteintes à la laïcité » contre le directeur d’un établissement scolaire catholique.

Mi-septembre, le responsable du groupe privé Immaculée Conception à Pau, Christian Espeso, avait été suspendu par le rectorat de ses fonctions de direction pendant trois ans, pour des « atteintes à la laïcité », avant d’obtenir, fin novembre, de la justice administrative de retrouver ses fonctions, le temps que celle-ci se prononce sur le fond de l’affaire.

L’administration reprochait au directeur d’avoir autorisé « un cours intitulé “enseignement religieux” », organisé une marche de Pau à Lourdes « qui présenterait une dimension religieuse » ou encore censuré des manuels scolaires et ouvrages « contenant des passages sexuels considérés comme inadaptés ». Elle reprochait aussi au directeur un « comportement inapproprié » et un « management malveillant ».

Face à des « dérives » pointées dès 2021 au rectorat, « M. Espeso a choisi de persister dans une voie qui a éloigné l’établissement des principes républicains, pour imposer sa vision d’une religion traditionaliste », a souligné la représentante du rectorat, lors de l’audience.

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Mercredi, sous le regard de nombreux soutiens du directeur de l’Immaculée Conception, le rapporteur public a néanmoins jugé cette sanction « disproportionnée » au regard de « l’absence de matérialité des faits », hormis ce qui relève de la marche Pau-Lourdes, et a demandé son annulation.

« Sans minimiser » les témoignages de personnels en souffrance entendus par les inspecteurs du rectorat, il conclut à « des éléments trop disparates et contradictoires » pour établir un management violent. Les juges administratifs rendront leur décision d’ici un mois.

« Inquiétude pour la suite » chez une partie des enseignants.

« Je ne peux que me satisfaire des conclusions du rapporteur public », a réagi l’avocat de Christian Espeso, MHugues de Lacoste.

Le SNEP-UNSA, l’un des cinq syndicats enseignants qui avaient dénoncé « le non-respect des obligations contractuelles » de l’établissement palois envers l’Etat en début d’année, « prend acte », sans cacher une « forme de déception » et « d’inquiétude pour la suite » chez une partie des enseignants.

Le Monde

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Sur le plan pénal, une information judiciaire est toujours ouverte après une plainte pour « harcèlement moral » contre Christian Espeso. En revanche, le parquet de Pau a classé sans suite début mai une enquête préliminaire ouverte pour contestation de crime contre l’humanité, après une plainte de SOS Racisme pour « négationnisme » visant un éditorial du directeur publié dans la gazette du lycée.

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Le Monde avec AFP

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