Un responsable du renseignement américain a tenté de faire modifier une évaluation des services sur les liens supposés entre le gang Tren de Aragua et le gouvernement vénézuélien pour préserver des critiques le président Donald Trump et sa cheffe du renseignement, selon un article du New York Times publié mardi 20 mai.
« Nous devons procéder à une réécriture » et à un travail d’analyse plus approfondi, « afin que ce document ne soit pas utilisé contre la DNI [directrice nationale du renseignement] ou le POTUS [président des Etats-Unis] », a écrit dans un courriel à plusieurs responsables du renseignement Joe Kent, le chef de cabinet de la directrice nationale du renseignement Tulsi Gabbard.
La communauté américaine du renseignement a invalidé une thèse utilisée par Donald Trump pour expulser plus de 200 Vénézuéliens vers une prison au Salvador, estimant que le gang Tren de Aragua n’est pas lié au régime du président Nicolas Maduro, selon une note rendue publique début avril. « Si l’environnement permissif du Venezuela autorise TDA [Tren de Aragua] à opérer, le régime de Maduro n’a probablement pas pour politique de coopérer avec TDA et ne dirige pas les mouvements et les opérations de TDA aux États-Unis », est-il rapporté dans ce mémo.
Expulsions
Le document, publié par le bureau de la directrice nationale du renseignement à la demande de la Fondation pour la Liberté de la Presse, avait été mis en ligne par le New York Times.
Le gang multinational et très violent a été désigné « organisation terroriste » par les Etats-Unis, et l’administration souhaite recourir à une loi de 1798, utilisée jusqu’alors uniquement en temps de guerre, pour chasser du territoire des migrants accusés d’être des criminels. Cette volonté est contestée devant la justice américaine.
En mars, l’administration Trump a ainsi envoyé au Salvador 238 Vénézuéliens, accusés d’être des membres du Tren de Aragua. Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration illégale sa priorité.