Les usagers américains de Fortnite peuvent à nouveau retrouver le jeu vidéo sur la boutique d’applications d’Apple, l’App Store, a constaté mardi 20 mai un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP), quelques minutes après l’annonce par l’éditeur de ce titre à succès, Epic Games.
Epic Games a également annoncé, sur le réseau social X, que le jeu au format dit « Battle Royale » (un seul joueur peut l’emporter après élimination de tous les autres) était aussi revenu en Europe sur le système d’exploitation des appareils Apple, l’iOS.
Lancé en 2017, Fortnite avait été retiré de la boutique en 2020 par Apple, qui reprochait à Epic Games d’avoir enfreint ses règles en offrant la possibilité de paiements à l’intérieur de son application, sans passer par le système de la firme à la pomme.
Téléchargeable non pas sur l’App Store mais sur le propre magasin d’applis d’Epic Games, il était devenu inaccessible en Europe le 16 mai. Apple avait, à l’époque, expliqué à l’AFP ne pas être à l’origine du retrait du jeu sur les magasins d’applications alternatifs au sien et invité Epic Games à proposer à nouveau une validation de son titre en dehors des Etats-Unis. Sollicité mardi par l’AFP, Apple n’a pas donné suite dans l’immédiat.
Saga judiciaire
Le retour de Fortnite dans l’App Store est un nouveau développement majeur dans une saga riche en rebondissements, réplique d’un séisme judiciaire datant du 30 avril. Une juge fédérale d’Oakland (Californie) avait alors accusé Apple de ne pas se plier à sa décision rendue il y a plus de trois ans et qui l’obligeait théoriquement à ouvrir les iPhone à des boutiques d’applications concurrentes à la sienne.
En septembre 2021, la magistrate Yvonne Gonzalez Rogers avait ainsi estimé que l’entreprise de Cupertino (Californie) ne pouvait plus imposer aux éditeurs d’applis de passer par l’App Store, boutique d’Apple en ligne, ainsi que par son système de paiement. Une pratique qu’elle avait qualifiée d’« anticoncurrentielle ». Ce jugement résultait d’une procédure entamée en 2020 par Epic Games, qui accusait Apple d’abus de position dominante et de prélever des commissions trop élevées.
Dans sa décision, très critique d’Apple et de ses dirigeants, Mme Gonzalez Rogers a ordonné notamment au créateur de l’iPod de ne plus prélever aucune commission sur les transactions réalisées hors de sa boutique d’applications.
Apple a annoncé son intention de faire appel de cette décision. Il avait déjà contesté le jugement initial devant la Cour suprême, mais la plus haute juridiction américaine avait refusé de se saisir du dossier.