Le scandale de la fraude aux eaux minérales ne prend pas fin avec la publication, lundi 19 mai, du rapport de la commission d’enquête sénatoriale chargée de faire la lumière sur cette affaire révélée par Le Monde et par Radio France, en janvier 2024. Le préfet du Gard a fixé un ultimatum à Nestlé : il a donné jusqu’au 7 juillet au numéro un mondial des eaux en bouteille pour retirer les systèmes de microfiltration utilisés dans son usine Perrier à Vergèze (Gard) et se mettre en conformité avec la réglementation.
Si le géant de l’agroalimentaire a mis en place des filtres (charbons actifs, UV puis microfiltration), c’est que, contrairement à ce qu’il répète, les eaux de Perrier ne sont plus « pures à la source », nécessitent des traitements pour les décontaminer et ne devraient donc plus pouvoir prétendre au précieux label d’eau minérale naturelle. Les nappes, où est pompée la célèbre eau gazeuse, sont contaminées par différents polluants, et pas seulement de façon « sporadique », comme l’ont soutenu les dirigeants de Nestlé devant la commission d’enquête.
Les contaminations peuvent être d’ordre chimique : des pesticides et des nitrates liés aux activités agricoles, notamment les vignobles Costières de Nîmes ; des polluants éternels (PFAS), dont l’origine n’est pas déterminée. Mais c’est la multiplication des épisodes de contamination par des bactéries fécales qui représente la plus grande menace pour Perrier. Ils avaient obligé Nestlé à détruire 3 millions de bouteilles en avril 2024 et à en bloquer plusieurs centaines de milliers un an après.
Il vous reste 73.87% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.