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Visé par quatre plaintes pour agression sexuelle, le skipper français Kevin Escoffier, sera jugé le 30 mars 2026 devant le tribunal correctionnel de Lorient (Morbihan), a fait savoir, vendredi 16 mai, à l’Agence France-Presse (AFP), Eric Pouder, vice-procureur de la République de la ville bretonne, confirmant une information du Canard enchaîné.

« Je me réjouis que M. Escoffier puisse enfin répondre de ses actes devant la justice », a déclaré à l’AFP Me Caroline Toby, avocate de l’une des plaignantes.

Début février, le navigateur breton de 45 ans avait été placé en garde à vue « pour des faits d’agressions sexuelles » sur quatre plaignantes, avait alors précisé le parquet de Lorient. Cette enquête était la suite de l’enquête judiciaire ouverte en juillet 2023 par le parquet de Paris et transférée au parquet de Lorient concernant notamment une agression sexuelle présumée en mai 2023 sur une jeune femme à Newport (Rhode Island, Etats-Unis), avait précisé le parquet.

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Un procès en diffamation

En octobre 2023, « compte tenu du faisceau d’indices porté à sa connaissance », la Fédération française de voile (FFVoile) avait suspendu le navigateur de toute compétition pour dix-huit mois et lui avait retiré provisoirement sa licence pendant cinq ans. Elle avait ensuite annulé ces mesures en mars 2024 en raison d’un « vice de procédure ».

En mars 2025, un procès en diffamation à l’encontre du Canard enchaîné pour un article de fin octobre 2023 s’est tenu devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, intenté par le skipper, qui conteste en bloc les accusations contre lui.

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Citée en tant que témoin devant le tribunal parisien par la défense du Canard enchaîné, une des plaignantes, âgée de 32 ans, qui travaillait au sein de l’équipe du skipper, a dit avoir été « sidérée » au moment de son agression à Newport. Alors qu’elle s’apprêtait à une accolade avec le skipper en rejoignant l’équipe dans un pub, celui-ci lui « presse les seins avec ses mains », a affirmé la jeune femme à la barre. « Il commence à me palper une fesse, puis l’autre », « et sa main commence à remonter sous mon t-shirt », a-t-elle ajouté.

« Omerta » du milieu de la voile

Les auteurs de l’article ont eux défendu à la barre le sérieux de leur enquête, assurant avoir « récupéré des dizaines et des dizaines de témoignages » et dénoncé l’« omerta » qui régnait selon eux dans le milieu de la voile. Dans ce volet de l’affaire, le jugement doit être rendu le 22 mai 2025.

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Ingénieur naval et membre d’une illustre famille de marins, Kevin Escoffier s’était notamment fait connaître pour avoir manqué de faire naufrage le 30 novembre 2020 dans une tempête au large du Cap de Bonne-Espérance. Il avait sauté dans son radeau de survie avant d’être secouru in extremis par le marin Jean Le Cam.

Peu après la médiatisation des événements en juin 2023, le skipper avait quitté l’équipe du monocoque Holcim-PRB alors qu’il disputait The Ocean Race, course autour du monde en équipage avec escale.

Kevin Escoffier possède un beau palmarès dans le monde de la voile : il a remporté The Ocean Race en 2017-2018 et a aussi remporté la Transat Jacques-Vabre 2005, ainsi que le Trophée Jules-Verne en 2012, sur le Maxi Banque Populaire V de Loïck Peyron.

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Le Monde avec AFP

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