Bravant vents et marées, la foire Photo London, qui se tient du 15 au 18 mai, fête ses 10 ans d’existence. La manifestation a en effet survécu au Brexit et à ses formalités de douane, à l’épidémie de Covid-19, et continue de résister, malgré la passe difficile que connaît le marché de l’art, en traçant son chemin à l’écart du mastodonte du genre, Paris Photo. « C’est devenu plus difficile de convaincre les galeries internationales de venir, et nous avons passé du temps à les démarcher, à Paris et à New York », reconnaît Farida Farshad, cofondatrice de la foire avec son complice Michael Benson. Mais à l’heure où les clients se font rares dans les galeries, les foires, qui sont des paris coûteux et risqués, peuvent aussi se révéler payantes.
« C’est difficile pour tout le monde, alors soit on se recroqueville, soit on va chercher des clients ailleurs ! », affirme Adélie de Ipanéma, directrice de la galerie française Polka, qui a pris le parti de faire huit foires cette année et de revenir à Photo London pour cette édition anniversaire. En partenariat avec le prix Pictet, elle y présente un stand entièrement consacré aux images de Sebastiao Salgado issues de sa série Genesis, visions d’une terre édénique d’avant la modernité, dans des tirages au platine-palladium, un procédé au rendu pictural. Bien lui en a pris : jeudi matin, un collectionneur a acheté une photographie de perroquets pour 44 000 dollars.
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