Les haut gradés des armées indienne et pakistanaise se sont parlé, mercredi 14 et jeudi 15 mai et ont convenu de prolonger leur cessez-le-feu jusqu’à dimanche, a annoncé le ministre des affaires étrangères pakistanais, Ishaq Dar, devant le Sénat. Evoquant des « communications d’armée à armée », M. Dar, également vice-premier ministre, a affirmé qu’« aujourd’hui nous avons eu une conversation, et que le cessez-le-feu est [prolongé] jusqu’au 18 mai ».
L’Inde et le Pakistan ont connu la semaine dernière leur confrontation militaire la plus meurtrière depuis la guerre qu’ils se sont livrés en 1999. Dans la nuit du 6 au 7 mai, l’Inde a tiré des missiles sur des sites pakistanais qui abritaient, selon elle, des membres du groupe jihadiste qu’elle soupçonne d’être l’auteur de l’attaque qui a fait 26 morts, le 22 avril, à Pahalgam, au Cachemire indien. Le Pakistan, qui a nié toute responsabilité dans l’attaque, a aussitôt riposté.
Pendant quatre jours, les deux armées ont échangé tirs d’artillerie, frappes de missiles et attaques de drones, nourrissant les vives craintes d’escalade des capitales étrangères.
Rhétorique agressive
A la surprise générale, Donald Trump a annoncé, samedi, un cessez-le-feu immédiat, aussitôt confirmé par les deux belligérants. Le président américain s’est ensuite félicité d’avoir « empêché » une « mauvaise guerre nucléaire » qui aurait pu faire « des millions » de victimes. Depuis sa conclusion samedi, la trêve est respectée entre les deux pays.
Mais la rhétorique entre les deux capitales rivales reste toujours très agressive. Jeudi, le ministre des affaires extérieures indien, Subrahmanyam Jaishankar, a assuré que son pays ne reprendra pas sa participation au traité de partage des eaux de l’Indus tant que le Pakistan ne cessera pas son soutien au « terrorisme transfrontalier ». Les deux pays se sont également accusés de ne pas contrôler suffisamment leurs armes nucléaires.