La loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 est sur une pente financière insoutenable et les promesses de réarmement de la France risquent d’être hypothéquées. C’est ce qu’explique, en substance, un rapport de la commission des finances du Sénat, publié mercredi 14 mai, et rédigé par le sénateur d’Ille-et-Vilaine Dominique de Legge (Les Républicains), rapporteur spécial des crédits de la mission « défense » et scrutateur de longue date des dépenses militaires françaises.
Alors que de nombreux spécialistes et parlementaires émettent des doutes, depuis le début de cette LPM, votée mi-2023, sur la sincérité de la copie présentée par le gouvernement, ce rapport est le premier à tirer officiellement la sonnette d’alarme. Une alerte qui s’appuie sur l’étude de deux examens budgétaires (2024 et 2025) tandis que l’exécutif affirme vouloir limiter la dépense publique tout en poussant l’effort de défense.
Intitulé « L’exécution de la LPM confrontée au terrain miné des déficits publics », le rapport du sénateur De Legge dévoile des chiffres inédits sur le dérapage des dépenses de défense. Selon lui, le ministère des armées a déjà démarré l’année avec plusieurs milliards d’euros de retard sur la programmation. A commencer par 1,2 milliard de « surcoûts » liés notamment aux opérations sur le flanc est de l’Europe (459 millions d’euros), en Nouvelle-Calédonie (16,7 millions d’euros), aux Jeux olympiques de Paris, ou au soutien à l’Ukraine (529 millions d’euros).
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