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SÉLECTION OFFICIELLE – EN COMPÉTITION

Féru d’histoire, intensément et charnellement, le réalisateur ukrainien Sergueï Loznitsa, formé à l’institut de cinéma VGIK de Moscou et exilé aujourd’hui à Berlin, a consacré la plus grande partie de son œuvre à la représentation de la violence et de la barbarie, telles qu’exercées dans le glacis soviétique, puis dans la Russie contemporaine. Grand habitué des sélections cannoises, il représente, avec le Russe Andreï Zviaguintsev, exilé tout comme lui, l’un des plus grands héritiers de la prestigieuse école cinématographique soviétique.

Doté d’un solide sens de l’absurde et d’une vocation au lyrisme tragique, le cinéaste excelle autant dans le documentaire de montage que dans la fiction, qu’il s’agisse d’exhumer certains pans de la seconde guerre mondiale ou de s’engager dans la chronique de la lutte actuelle de l’Ukraine pour son indépendance. Signant dans la première catégorie (Blokada, 2006 ; Babi Yar. Contexte, 2021) tout comme dans la seconde (My Joy, 2010 ; Dans la brume, 2012) des films magnifiques.

Il revient en 2025 avec une œuvre plus modeste, une sorte de conte moral ou d’apologue en trois actes doté d’une portée parabolique d’une brûlante actualité. Elle emprunte son propos à la nouvelle éponyme de Georgy Demidov, un physicien qui fut arrêté en 1938 durant les grandes purges staliniennes et passa quatorze années au goulag. Son œuvre écrite, et notamment ces Deux procureurs qui date de 1969, était fortement inspirée de cette expérience. Naturellement impubliable, elle fut éditée et découverte longtemps après sa mort, en 2009.

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