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Histoires Web mercredi, mai 14
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Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, inaugurait, mercredi 14 mai, le nouvel « état-major interministériel de lutte contre la criminalité organisée » à Nanterre, une note circonstanciée élaborée par la direction nationale de la police judiciaire, dont Le Monde a pu avoir connaissance, dresse un panorama glaçant du crime organisé en France. Datée du mois de mars, elle abonde d’exemples sur les conséquences de l’essor de la criminalité organisée en France, où sa « dissémination » fait peser une « menace croissante sur les représentants des institutions » sur fond de « digitalisation des activités entraînant une accessibilité renforcée aux services criminels (trafic de stupéfiants, d’armes, proxénétisme, faux papiers) ». Sans concession, le document d’une trentaine de pages livre une analyse dont l’aspect sans doute le plus inquiétant réside dans le recours à une « violence exacerbée », non plus considérée comme une ultima ratio destinée à régler ponctuellement un différend ou supprimer un rival mais comme un mode opératoire immédiat et sans préavis.

Ainsi, « les assassinats et tentatives d’assassinats entre délinquants recensés par l’office central de lutte contre le crime organisé – dont une très large part en lien avec le trafic de stupéfiants – sont en hausse depuis 2021 (+ 33 % entre 2021 et 2024) ». Avec 418 faits et 598 victimes dont 139 sont décédées, l’année 2023 a connu un pic sans précédent, essentiellement en raison d’une « succession exceptionnelle d’affrontements mortels entre trafiquants à Marseille dans le cadre du conflit opposant les groupes “DZ Mafia” et “Yoda” », deux organisations criminelles concurrentes. A l’époque, les enquêteurs de la police judiciaire (PJ) estiment que ce contentieux a entraîné 63 assassinats ou tentatives sur les 81 faits de même nature commis à Marseille. L’année 2024, avec 368 faits, connaît une décrue (– 12 %) en raison de l’extinction de ce véritable conflit de basse intensité mais la tendance reste haussière sur le long terme et le bilan, très lourd : 525 victimes dont 110 décédées.

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