« Que des acteurs européens comme SAP cèdent aux injonctions de Trump démontre soit la puissance de cet appel, soit l’hypocrisie de certains quant à leur engagement pour un capitalisme inclusif »

En octobre 2019, SAP avait marqué l’histoire en Allemagne en devenant la première entreprise du DAX 30, l’indice des valeurs vedettes outre-Rhin, à porter à sa tête une femme. L’Américaine Jennifer Morgan était, certes, restée six mois seulement codirectrice générale du géant des logiciels, mais cela représentait un pas important. Il ne faudra toutefois plus compter sur SAP pour le franchir à nouveau.

La première capitalisation boursière européenne a, en effet, annoncé, vendredi 9 mai, que la promotion des femmes ne ferait plus partie des critères non financiers servant au calcul de la rémunération des membres de son comité exécutif. Un levier pourtant considéré comme essentiel pour assurer la mixité des instances dirigeantes.

Comme l’a révélé le quotidien économique allemand Handelsblatt, SAP a également mis fin à certains programmes de diversité aux Etats-Unis, notamment celui visant à porter à 40 % la part de femmes dans son effectif global d’ici à 2030, contre un peu plus de 35 % actuellement.

Le fleuron allemand, qui a réalisé près d’un tiers de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis en 2024, souhaite se mettre en conformité avec les règles édictées par le président américain, Donald Trump, désireux d’éliminer toute forme de discrimination positive. En mars, les ambassades américaines en France, en Allemagne ou en Espagne, avaient écrit à leurs fournisseurs européens pour leur demander d’abandonner leurs efforts en faveur des minorités, au risque de perdre leurs contrats avec l’administration américaine.

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