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Transférer aux marchés le risque financier des désastres climatiques, pandémies et autres cyberattaques : c’est le principe des étonnants « cat bonds ». Ces « obligations catastrophe » portent sur un péril donné pour une zone précise, comme un séisme au Japon ou un ouragan aux Etats-Unis. Elles sont émises par le monde assurantiel, parfois par des Etats ou des entreprises.

Ceux qui les achètent, surtout des grands investisseurs (plus rarement des particuliers, par le biais d’une cinquantaine de fonds), parient que la catastrophe en question n’aura pas lieu. S’ils ont vu juste, ils récupèrent leur mise à l’échéance, au bout de trois à cinq ans. Entre-temps, ils touchent un intérêt annuel – environ 10 % ces deux dernières années, selon Groupama.

Moyenne annuelle depuis le premier « cat bond », en 1996 : 6 %, calcule Mara Dobrescu, spécialiste de l’obligataire chez Morningstar. « L’investisseur n’a aucune visibilité sur la survenue d’une catastrophe. Calculer cette probabilité requiert une expertise de statisticiens. Or, les modèles longs sur lesquels ils se basent sont peut-être obsolètes à l’heure du changement climatique », met-elle en garde.

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Jusqu’à présent, le taux de perte annuel des « cat bonds » serait inférieur à 3 % de la valeur totale émise en trois décennies, selon les données compilées par Artémis, plateforme d’informations sur les « cat bonds ». Et seuls 8 % des titres émis n’ont pas été totalement remboursés. Sur les dix dernières années, 68 « cat bonds » ont été concernés par un défaut au moins partiel (729 ont été émis sur la même période), pour un montant total non remboursé de 4,4 milliards d’euros.

Le défaut de remboursement partiel ou total du titre par l’émetteur peut intervenir selon trois modèles. Le premier, dit « indiciel », se déclenche si le coût d’une catastrophe pour l’industrie de l’assurance atteint un certain montant. C’est ce schéma que privilégient les réassureurs, qui assurent les assureurs.

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