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Histoires Web samedi, mai 10
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« Vous voulez voir des trésors ? » Laurel Parker contourne un établi, déplace quelques tabourets pour accéder au dernier tiroir d’un meuble à plans. Avec précaution, elle sort d’un carton à dessin de grandes feuilles aux reflets d’argent et de cuivre, parcourues de rainures. Ces trésors-là sont du genre à s’écorner à la moindre maladresse.

« Regardez cette finesse… Un tel papier n’existe quasiment plus aujourd’hui : ce sont des lames de bois raboté, collées ensemble selon une méthode japonaise. Le bois brille naturellement et dessine comme des motifs. Je tiens ces raretés d’une ancienne fournisseuse qui me les a léguées il y a plus de vingt ans », commente la cinquantenaire dans un français où roule un léger accent qui dit ses origines américaines. Il y a quelques années, la fondatrice de l’atelier de reliure artisanale Laurel Parker Book a utilisé une partie de ce précieux stock pour protéger les collections de la bibliothèque littéraire parisienne Jacques-Doucet, institution de la place du Panthéon.

« Ce qui reste, on le garde ! », sourit cette native de La Nouvelle-Orléans, entrée dans la fabrication du livre par la voie de l’art. Diplômée de la School of the Museum of Fine Arts de Boston et du Center for Book Arts de New York, elle débute, entre Paris et New York, comme assistante d’artistes pour lesquels elle conçoit ses premiers ouvrages, avant de s’installer en France, en 2003.

Paul Chamard et Laurel Parker devant une presse à percussion du XIXᵉ siècle, dans leur atelier de Romainville, le 8 avril 2025.

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