Lorsque son nom a été prononcé, il y a eu comme un murmure d’incompréhension dans la foule réunie sur la place Saint-Pierre, à Rome. « Prevost ? Qui est-ce ? » Dans la course au trône de Pierre, les observateurs voyaient en lui un candidat sérieux, pour sa capacité à rassembler et apaiser l’Eglise. Mais, pour le grand public, Robert Francis Prevost, 267ᵉ pape de l’Eglise catholique et le premier venu des Etats-Unis, est un inconnu.
Lorsque la fumée blanche est apparue à la cheminée de la chapelle Sixtine, jeudi 8 mai peu après 18 heures, les badauds pariaient encore sur la victoire de Pietro Parolin, ancien numéro deux de François et favori annoncé du scrutin. « Ce sera lui, Parolin, avec comme nom de règne Paul VII », pronostiquaient deux prêtres français. La rapidité avec laquelle l’élection s’est jouée (quatre tours de vote, soit vingt-quatre heures de conclave) devait renforcer cette hypothèse.
Ce sera donc Robert Prevost, issu de l’Ordre de Saint-Augustin, avec comme nom de règne Léon XIV. Ce choix place le nouveau pontife dans la continuité de Léon XIII, le pape qui a forgé la doctrine sociale de l’Eglise, notamment à travers l’encyclique Rerum novarum (« Des choses nouvelles »), publiée en 1891. En clair, la promesse d’un pontificat ancré dans la modernité et soucieux des pauvres, des marges, des exclus – des « périphéries », aurait dit François, à qui Léon XIV a rendu un hommage appuyé.
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