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LETTRE DE MADRID
Entre le Paseo du Prado et le parc du Retiro, le long du Jardin botanique royal de Madrid, la Cuesta de Moyano est une petite rue piétonne pentue, bien connue des amoureux de livres anciens et d’occasion de la capitale espagnole. Une trentaine de petites casetas, maisonnettes en bois du début du XXe siècle, s’y alignent le long de la ruelle. Ouvertes tous les jours depuis le 11 mai 1925, elles débordent d’ouvrages en tous genres. Classiques littéraires, essais sur le cinéma, littérature jeunesse, essais philosophiques, partitions musicales, romans graphiques…, chacune a sa spécialité, selon les goûts des libraires qui les gèrent.
Véritables passionnés de livres, encyclopédies vivantes, montant et démontant chaque jour leurs stands, ils sont le symbole d’une culture accessible à tous, en plein air, et les gardiens d’une part de l’identité de Madrid, pour ne pas dire des résistants. Avec les bouquinistes de Paris, apparus au XVIe siècle, la Cuesta de Moyano est la dernière foire permanente de livres en plein air d’une capitale d’Europe. Et, à l’occasion du centenaire des libraires madrilènes, les deux institutions ont scellé, jeudi 8 mai, leur jumelage lors d’une cérémonie à l’Institut français de Madrid.
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