Jamais deux sans trois ? Depuis la seconde guerre mondiale, la perspective d’un troisième conflit généralisé a hanté – et donc façonné – les relations internationales. Jenny Raflik, historienne, professeure à Nantes Université et autrice de La IVe République et l’Alliance atlantique (Presses Universitaires de Rennes, 2013) et de La Guerre froide (Cerf, 128 p., 14 €), analyse l’évolution des représentations de cette menace persistante.
Quand la troisième guerre mondiale est-elle imaginée pour la première fois ?
Sa possibilité est envisagée dès que se profile la fin de la seconde guerre mondiale. Avant même l’arrêt des hostilités, certains officiers supérieurs américains, comme le général George Patton, considèrent sérieusement le risque d’un conflit avec l’URSS – qui est encore alors une alliée des Etats-Unis.
Si l’idée émerge donc très tôt, il est difficile d’estimer le crédit qu’on lui accorde. Du côté des dirigeants politiques et militaires, la peur d’un conflit ouvert entre Américains et Soviétiques est très variable selon les individus et leurs représentations : certains sont persuadés qu’un conflit est inéluctable, tandis que d’autres ne croiront jamais à cette possibilité, quelle que soit leur nationalité.
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