Pierre Vimont, directeur de cabinet de plusieurs ministres des affaires étrangères français, sous la présidence de Jacques Chirac, a été ambassadeur de France auprès de l’Union européenne (1999-2002) ainsi qu’aux Etats-Unis (2007-2010). Il a aussi été secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure à Bruxelles.
Donald Trump accélère-t-il la déconstruction de l’ordre international issu de la seconde guerre mondiale ?
Oui, car sa gestion de la politique étrangère est incertaine et imprévisible. Donald Trump n’a pas de pensée stratégique. Il ne regarde pas ses homologues en alliés ou en adversaires. Pour lui, les uns et les autres sont des interlocuteurs avec lesquels il peut, ou pas, faire des affaires, des « deals ». Sa priorité n’est pas la transformation de l’ordre mondial et du multilatéralisme. Ces concepts ne lui parlent pas.
A la différence de Vladimir Poutine, qui parle d’un nouvel ordre mondial…
Le chef du Kremlin veut surtout abattre l’ordre mondial tel qu’il a existé depuis 1945, mais il ne semble pas désireux de rebâtir quelque chose. C’est une différence avec la Chine de Xi Jinping, qui veut réformer l’ordre international pour le mettre en adéquation avec ses intérêts nationaux. Pékin et Moscou partagent néanmoins le discours de nombreux pays du Sud qui soulignent que, pendant des années, l’Ouest n’a tenu aucun compte de leurs intérêts. Ces Etats réclament des réformes des institutions internationales pour avoir une place à la grande table de l’ordre mondial.
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