Le Québec veut imposer le vouvoiement à l’école

Au Québec, il n’est pas rare que le tutoiement soit de mise dès les premiers échanges, ce qui désarçonne souvent les Français. Il est aussi très pratiqué dans les écoles, entre enseignants et élèves. Mais, dans le cadre du plan pour « renforcer le civisme », une nouvelle directive du gouvernement québécois impose que les écoliers passent au « vous » et s’adressent aux adultes en utilisant les termes « monsieur » ou « madame ».

Les écoles devront inscrire ces changements obligatoires dans leurs règles de vie au plus tard d’ici janvier 2026. Si celles-ci sont enfreintes ? Les conséquences pour l’élève pourront aller de la lettre d’excuses à l’expulsion, a assuré le ministre de l’éducation, Bernard Drainville, le 1^er mai.

La série de mesures annoncées comprend aussi l’interdiction de l’usage du téléphone portable dans les écoles entre le début et la fin des cours. Il est actuellement seulement banni en classe. « On veut créer une culture du respect au sein de l’école. Une culture du savoir-vivre », indique Bernard Drainville.

« Est-ce que ça changera quelque chose ? »

Des professeurs saluent l’initiative, tout comme des comités de parents, mais beaucoup d’enseignants voient dans l’imposition du vouvoiement une remise en cause de l’autonomie des établissements scolaires. Enseignante en français à l’école secondaire Amos, dans l’arrondissement de Montréal-Nord, Marie-Betty Desrouillères n’est pas emballée : « Pour moi, le lien est bien plus facile quand on se tutoie, entre enseignants et élèves. On peut se tutoyer tout en étant très polis et être très irrespectueux tout en adoptant le “vous”. Je ne vais pas commencer à les sanctionner pour ça ! »

Il vous reste 48.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.