Meilleures Actions
Histoires Web mardi, mai 6
Bulletin

Le premier ministre roumain, le social-démocrate Marcel Ciolacu, a annoncé sa démission, lundi 5 mai, au lendemain de la victoire écrasante de l’extrême droite au premier tour de l’élection présidentielle et de l’élimination du candidat soutenu par son gouvernement.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Présidentielle en Roumanie : George Simion, candidat de l’extrême droite, obtient un score écrasant au premier tour

« Au vu des résultats du vote », la coalition au pouvoir – composée du Parti social-démocrate (PSD), du Parti national libéral (PNL) et de l’Union démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR) – « n’a plus de légitimité sous sa forme actuelle », a-t-il déclaré à la presse après une réunion de sa formation à Bucarest. « Le futur président m’aurait changé de toute façon », a ajouté le dirigeant. Il a par ailleurs « proposé à [s]es collègues » de quitter le gouvernement qui, sans le PSD, ne disposera plus de la majorité nécessaire au Parlement. Les ministres du parti assureront toutefois l’intérim jusqu’à la mise en place d’un nouvel exécutif après le second tour, prévu le 18 mai.

Si les sociaux-démocrates n’ont pas appelé à voter contre l’extrême droite, M. Ciolacu a exclu de s’allier au nationaliste George Simion, arrivé en tête dimanche, pour former un nouveau cabinet. « Tant que je serai président du PSD, il n’y aura pas de gouvernement PSD-AUR [Alliance pour l’Unité des Roumains] », a-t-il affirmé.

Scrutin invalidé par la Cour constitutionnelle

A l’issue des législatives de décembre, M. Ciolacu, 57 ans, avait gardé la tête du gouvernement, à la suite d’un accord pensé comme un rempart face à la progression de l’extrême droite et pour présenter un candidat unique à la présidentielle.

Mais le candidat de la coalition gouvernementale pro-européenne, Crin Antonescu, est arrivé seulement troisième, avec 20,3 % des voix. Le candidat de l’extrême droite, George Simion, a remporté haut la main le premier tour du scrutin, dimanche, avec 40,5 % des voix, devant le maire de Bucarest, le centriste Nicusor Dan (20,9 %).

La Roumanie est dans la tourmente depuis la première place surprise, en novembre, de Calin Georgescu, un ancien haut fonctionnaire accusé par ses détracteurs d’être favorable au Kremlin. La Cour constitutionnelle a invalidé le scrutin duquel M. Ciolacu avait été éliminé et a ensuite exclu M. Georgescu de cette nouvelle élection, après une campagne massive sur TikTok entachée de suspicions d’ingérence russe. Une décision rarissime dans l’Union européenne (UE) qui a provoqué d’importantes manifestations et accentué la colère contre le premier ministre.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Roumanie, « personne ne savait rien de Calin Georgescu », en tête du premier tour de la présidentielle

Cette incertitude politique accrue survient au moment où ce pays membre de l’UE, devenu un pilier essentiel de l’OTAN depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, affiche pour 2024 le pire déficit public des Vingt-Sept (9,3 % du PIB) et des difficultés économiques.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.