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Situé à l’ouest d’Istanbul, encerclé par les villes nouvelles, le village de Sazlibosna, avec son barrage artificiel, ses cigognes, ses champs de blé et de colza, forme un écrin de verdure. Autour du hameau, des pancartes rappellent que « la zone est un bassin d’eau potable – aucune construction n’y est autorisée ». Pourtant, de hautes grues sont visibles à quelques centaines de mètres à peine. Sur place, un immense chantier s’étend sur des dizaines d’hectares. La terre est encore fraîche. Plusieurs pelleteuses sont à l’œuvre, les premières dalles de béton sont tout juste coulées. « Ce n’est qu’un début, on est en phase de préparation pour les travaux à venir, explique un des chefs de chantier qui taira son nom. Dès que les autorités se seront mises d’accord, 4 000 ouvriers vont débarquer et construire 24 000 logements qui s’inscriront dans ce grand projet de Kanal Istanbul. »

Le mot est lâché. Depuis l’arrestation, le 19 mars, du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal adversaire du président Recep Tayyip Erdogan, ce projet pharaonique et controversé, destiné à doubler la voie maritime du Bosphore, est au cœur du conflit entre la municipalité de la mégapole et le pouvoir turc. Farouche opposant à ce Kanal Istanbul annoncé à maintes reprises depuis plusieurs années par le chef de l’Etat, l’édile a, dès son incarcération, affirmé que ce projet était en partie la cause de sa mise sous écrous.

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