Marine Le Pen appelle ses partisans à se lever contre la « confiscation de la démocratie » après sa condamnation : « Ils veulent vous voler la victoire de 2027 »

« Aux législatives de 2024, ils vous ont volé la victoire. Aujourd’hui, ils veulent vous voler celle de 2027 » – la présidentielle dont elle pourrait être exclue après sa condamnation dans l’affaire des assistants parlementaires –, a lancé Marine Le Pen, présidente du groupe du Rassemblement national à l’Assemblée, jeudi 1^er mai à Narbonne (Aude).

« Dans un an, en 2026, ce sont les élections municipales. Ce sont elles qui vous donneront l’occasion de vous lever contre leur entreprise de confiscation de la démocratie pour la reprendre en main au plus près de chez vous », a déclaré Marine Le Pen lors du traditionnel rassemblement du 1^er-Mai du parti d’extrême droite.

Le 31 mars, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Marine Le Pen à une inéligibilité immédiate de cinq ans dans le dossier des assistants d’eurodéputés du parti, mais aussi à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme.

Le tribunal correctionnel de Paris a estimé qu’elle était au « cœur » d’un système de détournement de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen, entre 2004 et 2016. Le montant total des détournements s’élève à 4,4 millions d’euros. Marine Le Pen a fait appel de cette condamnation et un nouveau procès devrait avoir lieu en 2026 avec une décision à l’été. Quelques jours après avoir affirmé qu’il serait candidat en 2027 si Marine Le Pen était « empêchée », le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, n’a cette fois pas évoqué la situation de la triple candidate à la présidentielle au cours de son discours jeudi.

Près de 3 000 manifestants à Narbonne pour s’opposer au meeting du RN

En marge du rassemblement du RN, plusieurs milliers de manifestants ont défilé jeudi à Narbonne pour célébrer la journée internationale des travailleurs, mais aussi marquer leur désaccord avec l’organisation de ce meeting.

Le cortège, parti peu après 11 heures dans une ambiance festive et sous un grand soleil, a défilé sans incident selon la préfecture, qui a dénombré 3 000 manifestants, contre une estimation de 3 700 du côté des syndicats. Les organisateurs ont installé à l’arrivée un « village antifasciste » où un millier de repas ont été servis, et où conférences et concerts auront lieu jusqu’à 18 heures.