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Histoires Web mardi, avril 29
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Les nouvelles modalités de formation des enseignants proposées par le gouvernement cherchent à résoudre rapidement un problème aux facettes multiples : du manque d’attractivité des métiers de l’enseignement à la formation insatisfaisante de ceux qui doivent l’exercer. Viser la formation disciplinaire en licence et une formation pédagogique en master va dans le bon sens, à plusieurs détails près dont le suivant : le concours à la fin de la troisième année de licence.

Les conséquences en cascade sur la formation universitaire sont lourdes. L’ensemble de la licence sera inévitablement orienté autour des programmes du secondaire sur lesquels portera le concours et des exercices méthodologiques des épreuves. Pour l’histoire, ces licences réduiront la possibilité de former à une connaissance critique et approfondie de l’histoire, du travail des historiens, de la recherche, ceux qui devront porter sur leurs épaules la formation des générations à venir et faire face aux défis du monde contemporain.

La préparation des enseignants doit être renforcée tant dans les contenus disciplinaires que dans les contenus pédagogiques : mais la réforme actuelle va plutôt vers le bachotage. La richesse intellectuelle et les potentialités de la formation universitaire en histoire sont sacrifiées sur l’autel de la technocratie et de l’élitisme du système éducatif.

Mauvais signes

Ainsi, seul le concours le moins noble change, au nom d’une valorisation de la pédagogie comme élément indispensable du métier (ce qu’elle est), mais au détriment de la compétence disciplinaire. L’agrégation n’est pas touchée ni dans son fonctionnement concret ni dans son aura de prestige qui ne fera qu’augmenter au fur et à mesure que l’on rabaisse les contenus de l’autre concours admettant au même métier.

Là où il y aura le plus de prestige – et des meilleures carrières et une meilleure rémunération –, il y aura le moins de compétences en matière de pédagogie et le plus de compétences disciplinaires. Le tour est joué d’un retranchement encore plus poussé d’une élite des savoirs « nobles », délaissant une armée de professionnels aux compétences disciplinaires amoindries.

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