LETTRE DE MEXICO
C’est une petite révolution qui s’est jouée entre les colonnes du Congrès de la ville de Mexico, le 18 mars, et qui a de grandes chances de se poursuivre dans tout le pays. Ce jour-là, et malgré les protestations des professionnels de la tauromachie, 61 députés du Parlement de Mexico ont approuvé la figure juridique du « spectacle de taureaux sans violence » contre la voix d’un seul parlementaire.
Le Congrès devait voter l’interdiction complète des corridas, comme cinq Etats mexicains – Quintana Roo, Guerrero, Sonora, Coahuila, Sinaloa. Mais la maire de la ville, Clara Brugada, a proposé une modification de taille afin d’éviter des préjudices économiques et sociaux à un secteur qui comprend des travailleurs tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Plaza Mexico, vendant babioles et aliments les jours de corrida. Cette arène est la plus grande au monde, avec 44 000 places – le double de Las Ventas de Madrid. Les jours de corrida, son quartier est bouclé devant l’affluence des spectateurs.
La nouvelle maire, qui a pris le poste qu’occupait avant elle l’actuelle présidente Claudia Sheinbaum, s’est inspirée de l’expérience tentée avec plus ou moins de succès, au Portugal mais aussi en Espagne (Catalogne et Baléares), le pays qui a amené la corrida au Mexique au XVIe siècle. A Mexico, les corridas auront bien lieu mais sans la mise à mort de l’animal, ni l’utilisation d’instruments pointus (lances et harpons) capables de blesser le taureau.
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