Le carnet de commandes de DVM Renov, société créée il y a vingt-cinq ans par un maçon compagnon du tour de France, devenu expert en béton ciré et terrazzo, est plein jusqu’en octobre. Le dernier chantier a été livré sans réserve, les clients sont ravis. L’avenir de l’entreprise est pourtant suspendu au jugement que doit rendre, le 21 juillet, le tribunal de commerce de Nantes, après l’audience qui s’est tenue lundi 28 avril. Le tort de David Venza est d’avoir payé, en direct, depuis neuf ans, les congés de ses salariés, alors que la loi l’oblige à passer par un intermédiaire, la caisse régionale de congés du bâtiment (CIBTP) dont il dépend. Celle-ci collecte l’argent des mois à l’avance qu’elle rétrocède aux ouvriers lorsqu’ils partent en vacances. M. Venza a eu beau verser 174 000 euros à ses salariés, la caisse Grand-Ouest lui réclame la même somme, assortie de pénalités de retard, soit un total de 377 000 euros.
Bruno Caute, plombier, avait, lui, demandé un délai à la caisse de congés de Tours, dont il dépendait alors, le temps de retrouver un peu de trésorerie. Les indemnités de retard exigées étaient telles qu’il a finalement, lui aussi, préféré payer ses salariés. Comme le font la plupart des chefs d’entreprise en France, après tout. Mais dans le BTP, le monde du spectacle, des transports, ou des dockers, c’est différent. La caisse, qui réclamait 197 000 euros à cette entreprise n’a rien voulu savoir. En février, le tribunal de commerce de Versailles a prononcé le redressement puis la liquidation judiciaire de Vasilia Services.
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