Sa naissance a été épique : vingt ans que Varsovie attendait son musée d’art contemporain. Appelé MSN Warsaw (pour Muzeum Sztuki Nowoczesnej), il a enfin ouvert, en février, accueillant dès le premier week-end, au sein de ses 20 000 mètres carrés, quelque 20 000 visiteurs. Une attente à la hauteur du symbole qu’il représente, dans une Pologne en pleine campagne présidentielle : « Dans ces temps de confusion, nous voulons rappeler que l’art contemporain est un outil de compréhension du monde, et ce musée un lieu ouvert à l’autre, et au débat », insiste sa directrice, Joanna Mytkowska, qui a porté le projet à bout de bras depuis 2007. Avec son équipe, elle s’est battue contre vents et marées pour voir advenir ce « rêve de toute une communauté », malmené par huit ans de gouvernement d’extrême droite et nombre de déboires, politiques et administratifs.
En 2004, à l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne, naît le projet de créer cinq musées, grâce à des fonds de l’UE. Chacun a sa thématique : l’histoire nationale, l’histoire militaire, l’histoire juive, le soulèvement du ghetto de Varsovie, et l’art contemporain. Les quatre premiers sont rapidement édifiés. « On est les derniers à voir le jour, raconte Joanna Mytkowska. Le parcours a été mouvementé, un premier concours d’architecte annulé, un second invalidé. »
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